Église de Saint-Anaclet-de-Lessard
Son histoire et son architecture

Rédaction : Camille Lévesque
Décembre 2019

En plongeant dans les archives de la paroisse de Saint-Anaclet qui s’est construite par la volonté d’hommes et de femmes femmes de cette époque, nous pouvons mesurer la force et l’appartenance à leur milieu ainsi qu’à leurs croyances.

Avant son érection en paroisse, le territoire de la seigneurie de Lessard a été concédé par le gouverneur Frontenac à Pierre Lessard et à sa femme Barbe Fortin, le 8 mars 1696. Il faisait alors partie de la paroisse Saint-Germain de Rimouski. La seigneurie n’est à peu près pas habitée avant 1810. Des censitaires se seraient installés vers ou à partir de 1830 sur Principale Est et à la sortie Nord-Ouest du village actuel, en bordure du ruisseau Germain-Roy. D’autres censitaires se seraient installés, vers 1840, au centre du village actuel, coin Principale Ouest et Route Neigette. Compte tenu de l’éloignement des lieux de culte que représentaient Rimouski ou Sainte-Luce pour les habitants installés à l’endroit qui allait devenir la paroisse de Saint-Anaclet-de-Lessard, 86 signataires demandent aux autorités ecclésiastiques la permission de construire une chapelle pour la paroisse projetée de Saint-Anaclet, le 29 octobre 1851. Cette requête est refusée suite à la contestation du curé de Sainte-Luce, qui ne voulait pas voir une diminution des fidèles fréquentant sa paroisse.

Même si l’établissement de plusieurs familles est éparpillé sur le territoire, il devient important d’y ériger une chapelle. Les habitants réclament la création d’une paroisse distincte et, en mars 1854, ils signent une convention devant le notaire Joseph Lavoie dans laquelle ils s’engageaient à construire à leur frais une église et ses dépendances. Suite à des démarches soutenues, une nouvelle demande est déposée en mars 1856 à Mgr Charles-François Baillargeon, évêque et administrateur du diocèse de Québec. Le curé de Trois-Pistoles, Léon Roy, est mandaté par Mgr Baillargeon pour enquêter sur les lieux. Suite à son rapport positif, on acquiesce à la demande des familles. Le site de la nouvelle église est arrêté. Les autorités religieuses vont d’abord établir une mission en 1857 pour desservir ses 800 habitants, dont 400 sont des communiants. Une demande d’érection canonique de la paroisse est déposée auprès de l’évêque et administrateur du diocèse de Québec, le 11 novembre de la même année, et les autorités promulguent son décret épiscopal le 10 mars 1858, sous le vocable de Saint-Anaclet, qui sera suivi du décret d’érection civil le 9 mai de la même année.

Le décret d’érection de l’église qui détermine ses plans est complété par Mgr Baillargeon le 20 janvier 1857. Sise au sud du chemin Royal, le portail de la future église construite de bois sera tourné vers l’ouest. Les dimensions de l’église seront de 104 pieds de long sur 50 pieds de large et 24 pieds de hauteur. À l’est, le mur sera flanqué de deux chapelles latérales à la récollette. Une sacristie de 36 pieds de long, de 28 pieds de large et de 9 pieds de hauteur, selon les mesures anglaises prises à l’intérieur, sera construite, attenante à l’église. Le saint au nom duquel l’église sera dédiée (titulaire) sera Saint-Anaclet, pape et martyr dont la fête est le 13 juillet. Deux membres de la famille Pineau, Jean et Antoine, font donation d’un terrain à la corporation épiscopale de Québec pour la construction des bâtiments et du cimetière, auquel s’ajoutent les donations de messieurs Étienne Pineau et Octave Ross… (suite de l’article)

Presbytère de Saint-Anaclet-de-Lessard
Son histoire et son architecture

Rédaction : Camille Lévesque
Décembre 2019

En 1858, l’érection de Saint-Anaclet en paroisse donne aux paroissiens l’influx nécessaire pour entreprendre de grands travaux. Comme la construction de l’église est en marche, il faut pourvoir la paroisse d’un presbytère, la maison curiale qui accueillera outre le curé, des personnes d’influence et respectées, dignes représentants de l’Église. Le logement doit être prestigieux et comprendre des pièces vastes pour recevoir le clergé et les paroissiens. Au-delà de l’aspect domestique, la résidence, qui comprend des éléments d’ornementation s’apparentant aux propriétés bourgeoises en milieu rural, représente la postérité économique de la paroisse. La construction du presbytère est intimement liée à celle de l’église.

Le 7 mai 1858, un contrat est accordé à monsieur Jean-Baptiste Boucher afin de réparer une maison existante et ainsi fournir à Saint-Anaclet un presbytère aux dimensions de 30 sur 40 pieds. Cette maison, construite sur la terre du sieur Étienne Pineau, était au départ non habitable et des aménagements importants lui seront apportés rapidement. Le premier corps de logis est donc construit en 1858. En 1865, un contrat pour des travaux au presbytère est accordé à monsieur Hubert Lévesque pour améliorer les conditions à l’intérieur du bâtiment. En 1868, un règlement est approuvé pour terminer les travaux entrepris au presbytère.

En 1885, le presbytère subit des modifications importantes, en même temps que celles de l’église, sous la supervision de l’architecte David Ouellet (1844-1915). Il reçoit un recouvrement extérieur en briques rouges avec des chaînes d’angle en briques jaunes. Son extérieur est lambrissé à l’identique de l’église, et la toiture est restaurée. En 1907, on doit réparer de nouveau le presbytère qui se retrouve dans un piteux état. L’Assemblée de paroisse soumet une nouvelle résolution, et une cotisation auprès de la population sera demandée. Le projet de rénover l’ensemble du bâtiment sera prise en 1908…
(suite de l’article)